Un prêtre américain attaque en justice une application de rencontre gay après une fuite de ses données personnelles
En 2021, le secrétaire général de la puissante conférence épiscopale américaine avait été contraint de démissionner suite à des révélations sur un comportement sexuel incompatible avec son état de vie. Il vient de porter plainte contre Grindr, une application de rencontre gay, pour divulgation de données personnelles.
L’affaire avait eu un certain écho dans la presse américaine. Il y a trois ans. Mgr Jeffrey Burrill avait démissionné d’un des postes les plus prestigieux de l’Église catholique américaine, celui de secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).
Le président de l’USCCB avait sobrement évoqué un "comportement potentiellement inapproprié", divulgué dans un article à paraître.
En effet, le média américain The Pillar avait publié quelques jours plus tard un article révélant l’utilisation par le prêtre de l’application Grindr. Une application de rencontre qui se présente comme "la plus grande application de réseau social pour les gays, les bi, les trans et les queers".
The Pillar avait reçu des informations de la part d’un groupe de conservateurs américains, le Catholic Laity and Clergy for Renewal (CLCR), qui lui-même s’était procuré ces informations directement auprès de l’application Grindr.
Trois ans après, Mgr Jeffrey Burrill vient d’annoncer porter plainte contre l’application de rencontre. Selon lui, l’entreprise aurait "frauduleusement caché et omis de divulguer qu'elle fournit ou vend les données personnelles de ses utilisateurs à des réseaux publicitaires, des vendeurs de données ou d'autres tiers qui vendent les données ou les rendent commercialement accessibles à d'autres".
Même s’il a pu revenir comme curé dans son diocèse du Wisconsin, le prêtre estime que sa réputation a été détruite par cette fuite de données, et évoque "d'importants dommages financiers et à une dévastation émotionnelle et psychologique".
Il demande à la justice de condamner Grindr à lui verser des dommages et intérêts mais également d’empêcher Grindr "de commettre de telles pratiques commerciales illégales, déloyales et frauduleuses".
Jean-Benoît Harel